76 ans. Et encore en train de vivre sa vie.
76 ans.Et encore en train de vivre sa vie.
On parle souvent de l’âge comme d’une limite.
Comme d’un chiffre après lequel il faudrait ralentir, se faire plus discret, accepter de faire moins.
Comme si la vie avait un calendrier invisible qui nous disait quand arrêter.
Et puis, il y a des personnes qui nous rappellent, sans jamais faire de grands discours, que l’âge n’est pas une frontière, mais un état d’esprit.
Ma mère a 76 ans.
Et quand je dis 76 ans, je ne parle pas d’un chiffre figé, je parle d’une femme qui va à son camp dans le bois presque tous les jours, peu importe la température. Une femme qui, à chaque tempête de neige, ouvre la cour de sa demeure avec sa souffleuse et fait encore son bois de chauffage, parce que c’est sa vie, son rythme, son autonomie et sa liberté.
Elle ne se demande pas si elle devrait encore faire tout ça.
Elle le fait.
Parce que ça fait partie de qui elle est.
Cette année, pour Noël, elle a reçu un cadeau qui l’a rendue heureuse : une nouvelle scie à chaîne. Ce n’était pas un objet symbolique ou décoratif, mais un outil concret, choisi avec attention, qui reconnaissait ce qu’elle est encore capable de faire.
Et sa réaction disait tout.
Une joie simple, vraie, presque émue.
Le genre de sourire qui murmure : je suis en vie, je vis et je peux continuer.
En la regardant, je me suis dit que ce sourire-là valait tous les discours sur le vieillissement. Il disait quelque chose d’essentiel : la vie ne s’arrête pas parce que les années passent. Elle change, elle s’adapte, mais elle continue de circuler quand on lui laisse la place.
On oublie parfois que le corps n’est pas fait pour être mis de côté, mais pour être habité. Bouger, ce n’est pas défier le temps, c’est rester en lien avec la vie, à son rythme, sans se comparer, sans se prouver quoi que ce soit.
Vieillir, ce n’est pas s’éteindre. C’est ajuster sans renoncer. Continuer à avancer, autrement peut-être, mais toujours avec cette flamme tranquille qui dit : je suis encore là.
Ma mère ne cherche pas à prouver quoi que ce soit.
Elle vit simplement en accord avec ce qu’elle est, sans se demander si ça correspond à une norme.
Et c’est peut-être ça, le plus grand luxe : ne pas se laisser définir par ce que l’âge est censé représenter.
Parce qu’au fond, l’âge n’est pas une limite,
c’est une histoire.
Une histoire qui continue à s’écrire tant qu’on choisit de bouger, d’apprendre, de faire, d’aimer.
Et tant qu’on choisit la vie,
on est exactement à la bonne place.
Monia
boutiqueshaman.com