Je suis là, mais on ne me voit pas
Je suis là. Mais on ne me voit pas.
Je suis présente dans les moments importants.
Je suis disponible quand il faut tenir.
Je suis attentive, constante, discrète.
Mais on cherche toujours quelqu’un d’autre.
Une voix plus forte.
Un visage plus familier.
Une énergie plus visible.
Et pourtant, je suis là.
Je suis celle qu’on croise sans vraiment regarder.
Celle à qui l’on parle avec politesse, mais sans vraie présence.
Celle qu’on remercie vite, ou qu’on oublie de remercier.
Celle dont on ne capte pas l’impact… mais dont le manque se fait cruellement sentir quand elle n’est plus là.
Je suis celle qui fait sans bruit,
celle qui sent avant qu’on demande,
celle qui ajuste l’espace pour que les autres respirent mieux,
celle qui tient, en silence.
Mais comme je ne réclame rien,
comme je ne cherche pas à attirer l’attention,
comme je ne m’impose pas par le bruit ou le besoin,
on croit que je suis moins.
Moins informée. Moins forte. Moins légitime.
Et parfois, ça fait mal.
Pas parce que je cherche l’attention.
Mais parce que je ressens l’effacement.
Parce que même quand je suis là, vraiment là,
on me traite comme une option,
comme un détour en attendant,
comme si ma présence était secondaire.
Il semble parfois qu’on préfère les feux d’artifice,
les grandes démonstrations,
plutôt que de regarder la personne réelle, vivante,
juste là, devant eux.
Alors oui, parfois, une larme coule en silence.
Parce que l’humain en moi aurait aimé être reconnu.
Mais je me relève.
Parce que je n’ai pas besoin d’être vue pour exister.
Je suis déjà.
Et je sais que je ne suis pas seule.
Il y en a tant, comme moi,
qui occupent une place discrète mais essentielle.
Qui donnent tout ce qu’ils sont sans qu’on prenne le temps de leur demander :
« Et toi ? Comment vas-tu ? Que portes-tu ? »
Certains finissent par se sentir de trop,
dans des espaces qu’ils ont pourtant nourris de leur cœur.
Ils brillent d’une lumière douce, subtile,
que peu savent vraiment reconnaître… mais que tout le monde ressent.
Mais à vous, à moi, à nous tous qui œuvrons sans projecteurs :
tenons notre place.
Pas par orgueil.
Par dignité.
Parce que l’amour que l’on met dans ce que l’on fait,
dans ce que l’on est,
dans ce que l’on tient…
ça transforme le monde.
Même si personne ne nous le dit.
Nous sommes là.Je suis là.
Nous sommes faites de la même poussière d’étoile,
93 % lumière silencieuse, infiniment précieuses.
Et la vie est si rare, si précieuse.
Alors vivons. Soyons.
boutiqueshaman.com