Lâcher les prétentions, habiter le présent

Il y a des périodes où tout semble vouloir changer en même temps.
On le sent dans le corps, dans nos pensées, dans nos relations. Comme si chaque respiration nous demandait de laisser aller un peu plus ce que l’on croyait solide.

Ces derniers temps, beaucoup se sentent bousculés. La colère monte, les nerfs sont à vif, la fatigue nous aspire comme dans un tourbillon. Le corps parle fort : tensions, douleurs, courants électriques qui traversent, comme s’il refusait qu’on continue à porter l’ancien monde. Et autour de nous, ça se reflète : certains s’accrochent, d’autres donnent des conseils, expliquent, imposent leurs avis.

Mais plus on veut diriger, plus ça échappe.
Comme si la vie elle-même disait : « Tu n’as plus besoin de tenir ça. »
Et c’est là que surgissent les prétentions.

Les prétentions de la vie, ce sont toutes ces illusions qui nous font croire que nous savons, que nous devons juger, expliquer, corriger. Dans la langue des oiseaux, prétention se déplie en « pré-tension » : une tension avant même de vivre, une crispation qui précède le réel. Et quand on s’y accroche, le corps nous le rappelle immédiatement — par ses colères, ses blocages, son chaos intérieur.

Ne pas s’attacher aux prétentions de la vie, c’est reconnaître que la colère, la douleur, la fatigue ne sont pas des fautes, mais des passages. Qu’il n’y a rien à condamner, ni chez les autres, ni en soi. Même nos réactions n’ont pas besoin d’être jugées. Elles demandent seulement à être traversées, en silence.

Et ce silence n’est pas un vide. C’est une clé.
Il nous libère du besoin de contrôler, du réflexe de juger, du jeu de vouloir avoir raison. Il nous ramène au présent, à cette structure vivante qui n’est pas faite de certitudes mais de souffle.

Parce qu’au fond, toute prétention nous coupe du moment. Elle nous maintient dans la séparation. Alors que le silence, lui, ne prétend pas : il accueille.

Alors si, tu sens la colère monter, que la fatigue t’épuise, que le chaos s’installe en toi ou autour de toi, rappelle-toi : tu n’as pas besoin de diriger. Tu n’as pas besoin de juger, ni les autres, ni toi-même. Tu n’as pas besoin de retenir ce qui s’effondre déjà.

Laisse passer. Laisse tomber les prétentions.
Et reviens au silence, là où la vie continue de te porter.
C’est dans cet espace que la nouvelle Terre prend racine.

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