Quand ton mental déforme l’intention
Quand ton mental déforme l’intention
Il t’arrive parfois de croire que tu comprends ce que quelqu’un essaie de te dire… mais en réalité, ce que tu entends, ce n’est pas son intention, c’est ton mental qui réagit. Une personne te parle, elle veut peut-être simplement t’expliquer quelque chose, te tendre la main ou t’apporter un éclairage. Et déjà ton esprit se met en marche : il compare, il juge, il projette. Tu penses : « Moi, je ne l’aurais pas dit comme ça… » ou encore : « Pourquoi elle dit ça de cette manière ? » Et sans t’en rendre compte, ce qui était au départ une intention positive devient dans ta perception une critique, une attaque ou un jugement.
Combien de fois t’es-tu senti frustré, déçu, ou même blessé, alors que l’autre n’avait pas cette intention ? Ce n’est pas ses mots qui faisaient mal, mais l’interprétation que ton ego leur a donnée.
Ton mental cherche toujours à protéger son territoire. Chaque phrase qui arrive, il la passe au filtre de ton histoire personnelle, de tes expériences et surtout de tes blessures. Alors au lieu d’entendre ce que l’autre veut dire, tu entends ce que tu crois qu’il veut dire. Et ces deux choses sont rarement les mêmes.
Il suffit d’un mot mal placé, d’un ton inhabituel ou d’une formulation différente pour que ton ego se mette en alerte. Tu compares, tu analyses, tu juges : « Moi je ne l’aurais jamais dit de cette façon. » Mais ce n’est pas parce que l’autre s’exprime autrement que son message est mauvais. Il se peut même qu’il soit en train de t’offrir un conseil, une explication pour t’aider, ou une simple parole de soutien. Pourtant, parce qu’il ne parle pas avec tes mots, tu rejettes ce qu’il voulait partager.
Et souvent, ce n’est pas seulement ton mental qui déforme, ce sont tes blessures. Les coups reçus dans le passé construisent en toi des murs invisibles. Tu crois que ces murs te protègent, mais en réalité, ils t’empêchent de recevoir ce qui est beau. Même si une personne te montrait un soleil éclatant, tu ne verrais que l’ombre de ton mur. Plus tes blessures sont profondes, plus ton mur est solide et haut. Alors même une intention douce peut te sembler dure, même un mot sincère peut te sembler agressif. Ce n’est pas la réalité, c’est la trace laissée par tes cicatrices.
Et pourtant, chaque personne s’exprime avec ses propres mots, ses propres façons de voir et de dire. Les mots ne sont que des vêtements pour les intentions. Parfois, les vêtements sont froissés, mal ajustés, mais derrière, l’intention est encore là. Le vrai défi, c’est de regarder derrière le vêtement pour sentir ce que l’autre cherche à te transmettre.
Pour y arriver, il te faut du silence intérieur. Pas un silence forcé, mais un espace où tu suspends ton jugement, où tu ne cherches pas tout de suite à comprendre, à expliquer ou à répondre. Tant que ton mental court devant, tu n’entends que toi-même. Et tant que tes murs sont trop hauts, tu ne vois pas la lumière qui pourtant est offerte.
C’est comme ça que naissent tant de malentendus : une parole donnée comme une main tendue se transforme en reproche dans tes oreilles. Une remarque bienveillante devient une critique. Une observation neutre devient un jugement. Tout est coloré par tes filtres intérieurs.
Alors comment faire autrement ?
La première étape, c’est de te rappeler que ce que tu entends n’est pas toujours ce que l’autre veut dire. Avant de réagir, prends un souffle. Offre-toi une seconde pour ne pas tomber dans le réflexe immédiat de te défendre ou de répondre.
Ensuite, demande-toi : « Quelle était vraiment son intention ? Qu’est-ce qu’il ou elle voulait m’apporter derrière ces mots ? » Cette question simple ouvre un espace. Tu arrêtes d’écouter seulement avec ton mental et tu commences à entendre avec ton cœur. Et là, souvent, tu découvres que l’intention était plus douce, plus simple, plus belle que ce que tu avais imaginé.
Écouter avec ton cœur, c’est ne pas comparer, ne pas mesurer la valeur d’une parole en fonction de la façon dont toi tu l’aurais dite. C’est sentir derrière les maladresses, derrière les formulations différentes, la sincérité de l’autre.
Et si, cette semaine, tu essayais d’écouter autrement ? Si, au lieu de juger la manière, tu te rendais disponible à l’intention ? Tu verrais sans doute que beaucoup de tensions s’effacent d’elles-mêmes. Que tu te sentirais moins blessé, moins frustré, moins en opposition. Et peut-être que tu réaliserais que bien des personnes autour de toi, derrière leurs maladresses, veulent simplement aimer, aider ou partager.
La prochaine fois qu’une parole te dérange, prends ce petit pas de recul. Demande-toi : « Est-ce que je suis en train d’entendre avec mes blessures ou avec mon cœur ? Est-ce que je regarde mon mur ou est-ce que j’ose lever les yeux vers le soleil ? »
Chaque fois que tu fais ce choix, tu ouvres une fissure dans tes murs. Et à travers cette fissure, la lumière finit toujours par entrer.
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