Sortir du Jeu
Beaucoup de gens aujourd’hui ont l’impression de ne plus reconnaître le monde autour d’eux. Tout va trop vite. Tout fait du bruit. Les repères s’effondrent. Et pendant que certains semblent s’accrocher encore à l’agitation, au jugement, au contrôle… d’autres, en silence, traversent une transformation invisible.
Ces gens-là — peut-être toi — ne comprennent plus les règles du jeu. Ils se sentent étrangers dans leur propre vie, dans leur propre corps parfois. Ils se demandent s’ils deviennent fous, ou si c’est le monde qui a perdu la tête.
Ils observent les autres s’agiter, courir après des illusions, juger tout ce qui dépasse. Et eux, ils se taisent, ils vacillent, ils ressentent. Fort. Trop fort.
Car cette transformation passe par le corps. Par les nerfs. Par le souffle. Par les douleurs inexpliquées. Par les effondrements soudains. Par le cœur qui s’accélère sans raison, les larmes qui montent sans prévenir, les nuits sans sommeil.
Les premières vagues d’agitation sont brutales. Elles te fauchent sans prévenir. Elles te mettent à genoux. Elles font surgir une colère, une panique, un vide. Mais attention : ce ne sont que les premières couches. Les premières alarmes. Si tu réagis tout de suite, tu restes piégé dans la surface.
C’est là que tout se joue. Dans ta capacité à ne pas répondre au premier signal. À ne pas croire la première pensée. À respirer. À t’enfoncer plus bas. Là où le calme existe. Là où l’on voit clair, même dans le chaos.
Ce que tu vis, ce n’est pas une dépression. Ce n’est pas une faiblesse. C’est une mue. Tu la vis de l’intérieur. Et ça arrache. Ça déchire ce qui était faux, ça brûle ce qui ne te sert plus. Mais ça ne te détruit pas. Ça te révèle.
Et même si tu te sens seul, tu ne l’es pas. Il y a d’autres êtres, discrets, silencieux, en train de traverser la même chose. Ils ne parlent pas fort. Ils ne cherchent pas à briller. Mais eux aussi, ils tiennent bon. Ils apprennent à ne pas répondre à la tempête. À écouter l’intuition plus que le bruit.
Beaucoup de ceux qui commencent à s’éveiller le vivent comme une déchirure. Ils voient clair, mais ne savent plus où mettre les pieds. Ils réalisent que tout ça — ce qu’on appelle « la vie normale » — n’est qu’un gigantesque jeu de rôle. Un théâtre où chacun joue son personnage, défend ses opinions, juge, critique, contrôle… pour ne pas avoir à se regarder en face.
Mais une fois qu’on voit le jeu, on ne peut plus y croire. Et pourtant, on ne sait pas encore comment en sortir. C’est douloureux, car pour s’extirper du jeu, il faut d’abord désactiver en soi les réflexes du jeu : la critique, le jugement, le besoin d’avoir raison, le désir d’être validé.
Il faut désapprendre. Désapprendre à réagir, à vouloir convaincre, à se défendre. Il faut apprendre à observer sans se crisper. À rester debout dans le tumulte. À sentir sans fuir. À comprendre sans accuser.
Rappelle-toi : le monde jugera toujours ce qu’il ne comprend pas. Mais toi, tu n’es pas là pour plaire. Tu es là pour naître. Pour incarner une nouvelle version de toi-même, plus alignée, plus vraie, plus vivante.
Alors reste. Respire. Ne te précipite pas. Ne te justifie pas. Traverse.
Il y a un endroit en toi que rien ne peut atteindre. Et c’est depuis ce lieu que tu vas renaître.
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